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Freins buccaux restrictifs: qu'est-ce que c'est?

Dernière mise à jour : 20 août 2020



Je reviens d'une excellente formation donnée par le Dr Caroline de Ville. Ce fut une véritable découverte pour moi. J'y suis allée pour comprendre de quoi me parlaient certains parents car si j'ai toujours connu les freins de langue qui rendent certains allaitements difficiles, je n'avais aucune idée de l'ampleur que pouvait prendre cette situation.


Des freins de langue ou de lèvre parfois de joue, nous en avons tous. Il s'agit, comme l'appendice, d'un résidu embryonnaire, issu d'une séparation (apoptose) de la langue qui ne se fait pas de façon optimale dans le premier trimestre de la grossesse. Le corps humain est, décidément, le fruit d'une succession, quasi miraculeuse, de transformations et de spécialisations des tissus.

Lorsque la langue ne s'est pas complètement détachée du plancher buccal, il peut subsister, entre autres, des freins plus importants que normalement.

Ce qu'il faut savoir, c'est que certains freins sont non restrictifs, c'est-à-dire qu'il ne gênent aucunement et d'autres sont des freins restrictifs.


J'entends déjà certaines réflexions "ça y est, encore une nouvelle mode!". Actuellement, c'est un sujet au centre de nombreuses recherches (plus de 500 faites dans de bonnes conditions) et l'épigénétique nous donne quelques pistes dont celle du MTHFR, un gène dont certains codes peuvent être modifiés dans certaines situations de stress, en présence de pollution, notamment. L'augmentation du nombre de modifications de ce gène pourrait être une des explications de l'augmentation de l'incidence des freins buccaux restrictifs.


Ce que j'ai envie de vous transmettre principalement, c'est d'être attentifs à certains symptômes et de chercher avec insistance, la personne qui va pouvoir vous guider et, si nécessaire, couper le ou les freins restrictifs buccaux. Il est aussi important de savoir que de couper le frein d'un seul coup de ciseau n'est pas suffisant, il faut le couper d'une façon particulière.


Mais le plus important, sans doute, est de comprendre que pour qu'une frénectomie (coupure du frein) soit efficace, il faut aussi impérativement bien préparer cette intervention et poursuivre une rééducation 4 à 6 fois par jour pendant 6 semaines.

En effet, les freins sont associés à toutes sortes de tensions auxquelles le bébé est habitué, qu'il a compensées. La section du frein modifie tous les repaires du bébé.

Une prise en charge multidisciplinaire est indispensable.

Il existe des critères précis pour évaluer la nécessité de réaliser une frénectomie, une première évaluation peut être faite par votre pédiatre, sage-femme, ostéopathe s'il/elle est suffisamment formé/e pour bien détecter les freins. Ensuite, il existe quelques (peu) de dentistes, ou ORL, ou pédiatres, formés à réaliser une vraie frénectomie.


Il faut savoir que ceci peut se faire à n'importe quel âge car, à cause des tensions qu'entraîne un frein de langue restrictif, cela peut avoir des conséquences sur tout le corps à tout âge. Le frein de langue est un fascia. Or, tous les fascias du corps sont liés les uns aux autres.

Comme certains freins ont une origine génétique, on peut voir aussi des "familles" à frein restrictif. Ceci permet, éventuellement, d'anticiper certaines mesures à prendre lorsqu'on attend un bébé et que l'on souhaite allaiter (ceci dit, les freins restrictifs ont d'autres conséquences, même si bébé n'est pas allaité).


Cette approche est en plein développement. De nouvelles recherches passionnantes sont en cours et de nouvelles données peuvent apparaître chaque jour. Ma conclusion est que beaucoup de bébés, beaucoup plus qu'on ne le pense, sont affectés par des freins restrictifs buccaux (langue, lèvre supérieure ou joue) et qu'il vaut vraiment la peine de s'en occuper.


N'hésitez pas à aller consulter le site du Dr Caroline de Ville





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